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mardi 5 septembre 2017

Douleur. Encore.

Perfect song. 



Il y a eu la phase aiguë, les implications à courts termes. Il y a eu la douleur, l’incompréhension, les pleurs, les regrets. La douleur encore. Bien plus que d’habitude. Mais tu étais tellement plus… Souffrir plus n’est pas tellement surprenant. Je m’y attendais. Il y a les souvenirs qui font pleurer, l’absence qui fait souffrir, les regards qui en disent long et l’espoir qui a raison de nous. De la douleur. Tellement de douleur.

Puis il y a eu le moyen terme. Le carnage. Les mêmes erreurs encore et encore. L’absence de tes bras autour de moi pour me rassurer et me dire que j’en valais le coup. Il n’y avait plus ces moments innocents qui pansaient mes plaies. Il n’y a plus eu ces messages qui faisaient oublier la monotonie du quotidien, ces attentions qui laissaient entrevoir quelque chose de beau, ces sourires qui effaçaient tout. Il y a eu le calme, le silence et le désert. Désert qu’il a fallut combler pour ne pas sombrer. Il y a eu l’alcool, les soirées et les autres, tous les autres qui n’ont jamais su te remplacer, pas même le temps de quelques minutes. Il a fallu réussir à se laisser partir, accepter la déchéance sans se laisser dériver trop loin. Je savais que je ne pourrais pas m’en sortir sans ça. C’est aussi la période ou un mot, un lieu, une photo ou une chanson me faisaient penser à toi. J’avais pour habitude d’attribuer une chanson à chaque garçon ayant marqué ma vie. Une sorte de post it musical plein de nostalgie, qui me rappeler une émotion précise correspondant à chaque personne. Avec toi, toutes les chansons prennent un sens différent. C’est idiot, et pourtant, je ne peux pas écouter une chanson sans qu’un mot, une phrase ou le sens ne redirige mes pensées vers toi. Sais-tu à quel point c’est affreux de ne pas pouvoir se réfugier dans la musique. Il paraît que tomber amoureux, c’est trouver un sens à toutes les chansons d’amour. Je crois que j’étais (et que je suis) en plein dedans. Puis tout ça a changé. Un message de temps en temps pour me faire croire que je compte et que je ne suis pas si inintéressant que ça, pour me souhaiter tout le bonheur du monde. Mais le bonheur je l’avais, me le retirer pour me souhaiter de le trouver, n’est ce pas un peu risible ?
Je ne suis pas sûr d’avoir fini cette phase là. Je crois qu’elle commence à faiblir, mais il y a une superposition avec la phase trois. Pour combien de temps et dans quelles circonstances je crois que je ne suis pas capable de le dire. A vrai dire j’ai l’habitude de la phase une, j’ai déjà connu un semblant de phase deux, mais cela s’était toujours arrêter là. Aujourd’hui j’ai l’effrayante impression que c’est différent, que ça va plus loin. Que j’ai joué et que j’ai perdu. Tu m’as eu.


En phase trois il y a les conséquences à long terme. Les influences que tu auras laissées en moi pour longtemps et pour toutes mes relations futures. Aujourd’hui j’ai l’impression que tu m’as changé. Tu as modifié ma manière de voir le monde, et surtout les hommes, de les appréhender. Je n’avais jamais changé ma manière de penser, de croire ou d’agir. Je m’étais promis que les multiples échecs et déceptions n’entameraient pas mon insouciance et ne m’empêcherait jamais de plonger la tête la première quand j’en avais envie. Aujourd’hui je suis méfiant. J’ai l’impression que je ne peux plus faire confiance. J’ai l’impression sale et tellement banale que « tous les mecs sont des connards ». J’ai l’impression de n’être qu’un morceau de viande, de ne pouvoir intéresser personne. Je me dis que si je ne suis pas capable de garder quelqu’un pour qui « je suis l’une des plus belles rencontres de sa vie », je ne serais pas en mesure de garder qui que ce soit. Alors j’espère. J’espère quelqu’un. Et là j’en viens à chercher le premier qui voudra bien de moi. C’est tellement effrayant, écœurant, dégradant. Tu m’as détruit. Je suis à terre. En morceau. Et je ne pense pas pouvoir me réparer seul. Mais qui voudra bien réparer quelqu’un comme moi ? Et surtout suis – je prêt à être réparé ? Je passe à côté de mains tendues car elles ne te valent pas et que quand on a goûter à quelque chose d’aussi fantastique on ne peut plus se contenter de quelque chose de bien. Je ne sais pas comment m’en sortir. Tu es toujours affreusement douloureux mais je crois que cela s’estompe. Un peu. Mais je ne vois pas la suite. Pas avec quelqu’un d’autre. J’ai encore et toujours ce goût amer et cette envie de dire que personne ne pourra être comme toi. Je me suis toujours attaché à ne pas me laisser changer par les relations que je pouvais avoir et qui avortaient. J’en tiraient certes des leçons mais je tenais à rester le même, à toujours foncer dans le mur en sachant que j’y allais, à sauter dans le bain sans savoir nager. Je ne voulais pas avoir peur, me freiner pour au final laisser passer des choses pour les regretter ensuite. Je voulais rester fidèle à moi même, je voulais rester moi. Et là je crois que j’ai perdu. Tu m’as eu. Je suis à terre. Et j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui me relève aussi difficilement que cela soit. Ce n’est plus vraiment moi. Tu en as pris un bout. Tu m’as eu. J’ai perdu.


"Est ce que pour une dernière fois,
tu pourrais me prendre dans tes bras,
me dire que tout vas bien, que tout ira.
On fera ce que tu voudras 
mais reste là. "